Le Cameroun consomme ce qu’il ne produit pas et produit ce qu’il ne consomme pas. Des statistiques publiées il y a quelques mois confirment cette tendance. «Les importations du riz ont coûté 508,5 milliards à notre économie sur le triennal 2015-2017. Les poissons et les crustacés se chiffrent à 448 milliards de FCFA sur la même période. Le blé et autres froments sont évalués à 296, 6 milliards de FCFA dans la même fourchette de temps. Les produits pharmaceutiques s’élèvent à 372 milliards FCFA. La friperie, n’est pas en reste et s'évalue à 126 milliards FCFA. Les parfums et produits de beauté montent à 114 milliards FCFA».
Pour inverser cette courbe, le Réseau des parlementaires «Espérance jeunesse» a organisé une rencontre sur le patriotisme économique ce 23 juin 2020 au palais des Congrès de Yaoundé. Plusieurs membres du gouvernement ont pris part à cette rencontre.
«C’est une journée sur le patriotisme économique qui est indispensable pour la survie d’une économie. Jusqu’à présent, je pense que tous, nous sommes un peu coupables de ce que nous avons négligé l’importance de cet aspect et aujourd’hui, le Covid-19 nous offre une opportunité pour revenir sur les fondements même de l’économie, c’est-à-dire la balance commerciale», a déclaré le coordonnateur du Réseau des parlementaires «Espérance jeunesse», l’honorable Joshua Osih, dont les propos sont relayés dans les colonnes du quotidien Le Messager édition du 24 juin 2020.
Pour le député SDF, «il faut nous imposer de consommer ce que nous produisons et produire d’une certaine façon aussi ce que nous consommons. Ce patriotisme économique, audelà de la consommation, va même dans le contenu local, c’est-à-dire qu’il faut qu’on donne une place de choix à tout ce qui est fait au Cameroun, à toute la valeur ajoutée camerounaise, dans la commande publique et aussi dans nos comportements».
Pour y parvenir, le vice-président du Social Democratic Front pense qu’il faut le déclic des comportements «et c’est pour cela qu’il était important de commencer avec les parlementaires et ensuite nous allons continuer ce plaidoyer. Nous sommes en début de mandat, et notre souhait au niveau de REJE est de démarrer de cette façon ce mandat, pour que pendant les quatre années qui nous restent que tous les députés soient de véritables ambassadeurs de ce problème».