C’est une affaire qui risque de faire jaser. Dans une correspondance adressée le 25 octobre 2019 aux directeurs des écoles publiques et privées de formation de sages-femmes ou maïeuticiens, le ministre de la santé publique exige aux élèves de ces écoles de payer chacun 50.000 FCFA à l’université de Buéa pour l’établissement de leurs attestations de réussite. Manaouda Malachie précise que cette somme doit être versée « une seule fois pour toute la durée de formation » au plus tard le 25 novembre 2019 et que la mesure est applicable à compter de l’année académique 2018-2020.
Une décision rejetée par des élèves sages-femmes/maïeuticiens arrivés en fin de formation à Douala. Ces derniers avouent avoir déjà consenti des fortunes pour leur formation et estiment être dans leur droit d’entrer en possession de leurs attestations comme ceux des précédentes promotions sans en débourser le moindre franc. Pourquoi exiger aux étudiants de payer dans une université publique qui n’assure que la tutelle et non aux écoles formatrices? Pourquoi cette année plutôt que les années précédentes ? S’interrogent des élèves mécontents qui exigent des clarifications. Au ministère de la santé, c’est bouche et motus cousus. Contacté pendant une semaine pour justifier la décision de son patron, le responsable de la communication de cette institution a promis d’y apporter une réponse. En vain. Idem à la faculté de médecine de l’université de Buéa, où un responsable sous anonymat, n’a pas voulu se prononcer sur cette décision qui, dit-il, « ne relève pas de ma compétence ». Pour l’instant, des élèves sages-femmes/maïeuticiens en fin de formation à Douala restent mobilisés. Ils entendent manifester dans les rues de la capitale économique dans les prochains jours si cette décision ministérielle n’est pas retirée.
Pour mieux comprendre cette affaire, il convient de situer les responsabilités des différents intervenants. L’Etat à travers le ministère de la santé publique lance le concours au terme duquel les meilleurs élèves sont retenus. Sur des critères inexpliqués, certains élèves sont retenus dans les écoles publiques où ils déboursent au moins 150.000 mille FCFA par an. Tandis que d’autres sont reversés dans les écoles privées où ils déboursent pas moins de 400.000 FCFA par an. La formation dure trois ans sous la tutelle de l’université de Buéa qui en délivre les attestations aux élèves. Après quoi, le ministère de la santé organise en fonction des besoins de l’Etat un concours d’intégration pour ces sages-femmes/maïeuticiens.